Pascale Petit et Corrado Pani dans Cléopâtre... une Reine pour César

Péplums italiens sur OCS

Cléopâtre, Hercule, Maciste, César... ils sont tous présents dans cette sélection belle comme l'Antique !

Parfois gentiment tourné en dérision, le péplum est pourtant l'un des genres les plus constitutifs de l'identité cinématographique italienne. Il nous plonge au cœur même des racines du pays, avec tous les mythes entourant la Rome antique, ses dieux et ses héros.

La sélection que nous vous proposons est représentative du second âge d'or du péplum italien, le début des années 1960, lorsque Cinecittá concurrençait sérieusement Hollywood comme "Mecque" du cinéma mondial. La Twentieth Century Fox avait d'ailleurs acheté les droits de Cléopâtre... une Reine pour César (inclus dans cette thématique) pour en bloquer l'exploitation américaine, de peur qu'il ne fasse trop de concurrence à son propre Cléopâtre, le pharaonique film de Joseph L. Mankiewicz, avec Elizabeth Taylor !

Alors, Ave Péplum !

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Jean Marais dans Ponce Pilate

La Vengeance d'Hercule

Mark Forest dans La Vengeance d'Hercule

Après avoir vaincu le Cerbère, Hercule peut enfin rentrer chez lui, retrouver femme et enfant. Mais il voit d’un très mauvais œil le projet de mariage de son fils avec la fille du roi usurpateur Eurytos. Ce dernier va dès lors chercher à se débarrasser de lui, en utilisant les charmes d’une belle esclave… Du beau monde au générique de La Vengeance d’Hercule, avec l’un des rois du péplum à la réalisation, Vittorio Cottafavi, Duccio Tessari au scénario, futur collaborateur de Sergio Leone, ou l’acteur hollywoodien Broderick Crawford (Oscar du meilleur acteur en 1950 pour Les Fous du Roi), dans le rôle du méchant. Dans la jupette d’Hercule, l’Américain Mark Forest, qui, après sa carrière d’acteur, devint chanteur lyrique en Europe !

Le Colosse de Rhodes - Disponible

Rory Calhoun et Lea Massari dans Le Colosse de Rhodes

Classique du péplum, Le Colosse de Rhodes est le premier film réalisé seul par Sergio Leone, qui n’a donc pas débuté sa carrière par le western. Le film prend prétexte de la construction de l’une des sept merveilles du monde antique pour imaginer un complot cherchant à renverser le tyran Xerxès. Georges Marchal, grande vedette du cinéma français d’après-guerre et déjà rompu au péplum (La Révolte des Gladiateurs, Sous le Signe de Rome…), incarne le chef des rebelles. Mais la véritable vedette du film est Rory Calhoun, jusqu’ici plutôt connu comme acteur de westerns hollywoodiens (La Rivière sans Retour…), qui se joint à leur cause. On retrouve également Lea Massari, qui venait d’être révélée par L’Avventura, de Michelangelo Antonioni.

L'Enlèvement des Sabines

Mylène Demongeot et Roger Moore dans L'Enlèvement des Sabines

Coproduction franco-italo-yougoslave (car tourné en ex-Yougoslavie, comme nombre de péplums des années 60), L’Enlèvement des Sabines est l’avant-dernier film d’un cinéaste d’origine autrichienne, Richard Pottier, bien oublié aujourd’hui et pourtant roi du cinéma populaire français d’après-guerre (Caroline Chérie, Violettes Impériales, Le Chanteur de Mexico) : sa filmographie dépasse en effet allègrement les 60 millions d’entrées ! Budget confortable pour cette superproduction relatant l’une des légendes fondatrices de Rome. Au VIIIème siècle avant Jésus-Christ, les Romains, menés par leur roi Romulus et essentiellement constitués d’hommes, cherchent femmes chez leurs voisins Sabins. Devant leur refus, Romulus décide d’organiser une grande fête durant laquelle les Romains enivreront les Sabins pour enlever leurs femmes… Casting de choix également, puisque le jeune Roger Moore (qui vient d’accéder à la célébrité télévisuelle avec la série Ivanohé) campe Romulus, Folco Lulli (inoubliable Peppone des Don Camillo) est le roi des Sabins, Mylène Demongeot (alors grande rivale alors de Brigitte Bardot) est la belle Sabine, dont Romulus s’éprend évidemment, Jean Marais et Rosanna Schiaffino incarnent le couple divin Mars et Vénus et l’on retrouve même Francis Blanche en Romain bigleux !

Ponce Pilate

Jean Marais et John Drew Barrymore dans Ponce Pilate

Coréalisé par le vétéran hollywoodien Irving Rapper et le cinéaste italien Gian Paolo Callegari, Ponce Pilate est un film unique en son genre : le seul centré sur le fameux procurateur de Judée, qui, selon la légende, se "lava les mains" de la condamnation ou non de Jésus. Largement inspiré de l’Evangile de Jean, le film s’attache à une certaine vérité historique, si ce n’est celle du procès qui aurait été intenté à Pilate en 36, qui n’est pas totalement avéré. C’est à l’occasion de ce procès que le héros se remémore son action en Judée, particulièrement l’épisode de la condamnation du Christ. Après Jean Gabin dans Golgotha, dans les années 30, c’est un autre acteur français inattendu qui prête ses traits à cette figure historique, Jean Marais. A ses côtés, on retrouve la vedette hollywoodienne Jeanne Crain (Chaînes Conjugales, L’Homme qui n’a pas d’Étoile…) et le grand comédien britannique Basil Rathbone, à la fois méchant patenté des films de cape et d’épée (Les Aventures de Robin des Bois…) et spécialiste du rôle de Sherlock Holmes, qu’il interpréta pas moins de quatorze fois !

Cléopâtre... une Reine pour César - Disponible

Pascale Petit et Akim Tamiroff dans Cléopâtre... une Reine pour César

En 1962, après Claudette Colbert, Vivien Leigh ou Sophia Loren et juste avant Elizabeth Taylor, c’est la Française Pascale Petit qui est choisie pour incarner la plus fameuse reine d’Egypte, dans l’un des rares films essentiellement centrés sur la réelle et impitoyable rivalité entre Cléopâtre VII et son frère, Ptolémée XIII, tous deux héritiers du trône de leur père, Ptolémée XII. Un combat fratricide qui entraînera Cléopâtre à chercher l’appui des Romains, Pompée et César, pour régner sans partage. Gordon Scott, ancien maître-nageur habitué aux rôles bien plus musculeux (Tarzan, Hercule, Goliath…), incarne ici César et Akim Tamiroff, lauréat du tout premier Golden Globe du meilleur second rôle masculin pour Qui Sonne le Glas, Pompée, devant la caméra du vétéran Victor Tourjansky (Les Bateliers de la Volga, Le Triomphe de Michel Strogoff), dont il s’agit du dernier film.

Hercule se déchaîne - Disponible

Hercule se déchaîne

Il a beau être issu de la mythologie grecque (Héraclès, de son "vrai" nom), Hercule n’en fut pas moins un héros chéri du péplum made in Italy. Si le premier Hercule italien, daté de 1918, reprenait bien la légende de ses douze travaux (mais au XXème siècle !), les scénaristes ont dû, par la suite, rivaliser d’imagination pour lui inventer d’autres aventures. Dans Hercule se déchaîne, il est missionné par la belle Daria, la fille d’un vieil ami, pour aider les siens à se défaire de l’emprise d’un terrible tyran, qui n’est autre que… Serge Gainsbourg, ici dans son troisième et dernier péplum. Hercule est interprété par Brad Harris, un ancien culturiste américain, ayant essentiellement fait carrière à Cinecittá, dans tous les genres de films d’action possibles et imaginables.

Les Derniers Jours d'Herculanum

Jany Clair et Brad Harris dans Les Derniers Jours d'Herculanum

Si chacun connaît le destin tragique de la ville de Pompéi, dont les derniers jours ont inspiré bien des films, une seule fiction cinématographique s’est intéressée à Herculanum, détruit par la même éruption du Vésuve, en 79 après Jésus-Christ.  Grand spécialiste du péplum et plus tard connu également pour ses westerns (comme la série des Sabata), Gianfranco Parolini décrit une ville gangrenée par la violence et la corruption, où les autorités en place accusent à tort les Chrétiens, fraîchement convertis. Après La Vengeance d’Hercule, on retrouve cette fois Brad Harris en preux général romain, entouré notamment de plusieurs comédiens français rodés aux coproductions internationales, comme Jany Clair, Philippe Hersent et Jacques Berthier (également voix française récurrente de Gregory Peck, David Niven ou Jack Palance).

Maciste contre les Hommes de Pierre - Disponible

Maciste contre les Hommes de Pierre

Arrivé au mitan des années 60, le stock d’histoires à raconter commençait à s’épuiser un peu pour les scénaristes de péplums de Cinecittá… Alors pourquoi pas imager un affrontement entre un héros antique bien connu du public, Maciste, et des… Hommes de la Lune ? A la recherche de sang humain pour faire revenir à la vie leur reine défunte, ceux-ci peuvent compter sur le soutien actif de la terrible reine de Samar (encore la Française Jany Clair), qui espère en retour dominer le monde grâce à l’armée des extra-terrestres… Créé en 1913 comme personnage secondaire du premier péplum italien, Cabiria, et devenu extrêmement populaire dès les années suivantes, Maciste est heureusement là pour sauver l’Humanité ! Il est ici incarné par Alan Steel, un ancien culturiste italien, né Sergio Ciani, qui s’était choisi un nom de scène anglosaxon tout indiqué pour incarner les héros de péplums…


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