Anna Mouglalis, présidente du jury Révélation

Le Prix de la Fondation Louis Roederer destiné à affirmer les talents d’aujourd’hui qui feront le cinéma de demain

Pour présider ce jury qui décerne Le Prix de la Fondation Louis Roederer de la Révélation, destiné à affirmer les talents d’aujourd’hui qui feront le cinéma de demain, il nous fallait un symbole à la hauteur de ce dessein ; nous avons choisi une muse. Une élégance, une tessiture grave, profonde, un esprit vif… Anna Mouglalis.

Cette édition nous permet d’avoir parmi nous cette figure poétique, romantique et audacieuse.

Après une formation en hypokhâgne, elle s’oriente vers le jeu en intégrant le Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Alors formée par l’aguerri Daniel Mesguich jusqu’en 2001, elle s’impose dans le monde du théâtre en devenant, en 1997, assistante-metteur en scène. En 1998, elle débute aussi bien sur les planches dans L’Éveil du printemps de Frank Wedekind que sur les plateaux de cinéma avec Terminale de Francis Girod.

En 2000, elle apparaît dans La Captive de Chantal Akerman, puis dans Merci pour le chocolat de Claude Chabrol, pour lequel elle obtient son premier rôle d’envergure aux côtés d’Isabelle Huppert et Jacques Dutronc. Sa présence mystérieuse et magnétique lui donne d’emblée une aura singulière dans le paysage du cinéma d’auteur français.

D’autres cinéastes lui font alors confiance : Arnaud Desplechin, pour Dans la compagnie des hommes en 2003, Benoît Delépine et Gustave Kervern pour Mammuth en 2010 ou encore Philippe Garrel pour La Jalousie en 2013.  Samuel Benchetrit révèle ensuite sa poésie dans J’ai toujours rêvé d’être un gangsteren 2008, Chez Gino en 2011 et Un voyage en 2014.

Elle attire aussi le regard des cinéastes italiens Roberto Andò et Michele Placido qui la place en tête d’affiche du très remarqué Romanzo criminale. En 2014, elle prête ses traits à Fanny Targioni-Tozzetti, l’amour impossible du poète Giacomo Leopardi dans le film de Mario Martone

Son allure romantique, sa prestance et son charisme la désignent pour incarner des personnages emblématiques : elle devient ainsi Coco Chanel dans Coco Chanel & Igor Stravinsky de Jan Kounen, Juliette Gréco dans Gainsbourg, vie héroïque de Joann Sfar ou encore Simone de Beauvoir dans Les Amants du Flored’Ilan Duran Cohen.

C’est tout naturellement qu’elle est « élue présidente de la République » dans la série Baron noir. Actuellement, elle triomphe sur les planches, grâce à son interprétation de Mademoiselle Julie, rôle-titre de l’œuvre culte de Strindberg.

Elle est une voix, la voix, elle est notre choix.